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Le jeu de rôle: en route vers l’authenticité de l’enfant

Le jeu de rôle: en route vers l’authenticité de l’enfant

Nous utilisons à l’IFACEF, depuis plusieurs années, le jeu de rôle comme outil d’évaluation et d’intervention avec notre clientèle adulte, adolescente et en particulier avec les enfants. En effet, nous privilégions le psychodrame comme approche thérapeutique dans nos psychothérapies. Nous avons constaté au fil des années toute la force, l’intensité et l’efficacité que le jeu de rôle peut nous procurer dans nos interventions. Nous remarquons que les intervenants sont trop souvent démunis ou peu à l’aise à travailler avec des enfants. Mis à part l’utilisation du dessin comme technique ou quelques images symboliques pour faire un lien avec la réalité, certains intervenants sont dépourvus de moyen pour aider les enfants dans l’intervention. Les rencontres se résument souvent en discussion où l’on intellectualise et rationnalise le vécu de l’enfant. On va lui demander comment il se sent, mais malheureusement, on reste souvent au niveau du discours.

 

Les intervenants, que nous formons à l’IFACEF, croient régulièrement que si l’enfant ‘’comprend’’ la situation problématique il sera en mesure d’apporter des changements de comportement ou qu’il arrivera à s’autoréguler dans ses émotions.

Nous constatons donc que c’est surtout une approche verbale qui est utilisée et qui selon nous n’est pas complète. C’est pour ces raisons que nous utilisons le plus fréquemment possible le jeu de rôle dans nos évaluations et nos interventions.

Le jeu de rôle, le psychodrame, est une approche synthèse, c’est-à-dire qu’il regroupe les différentes sphères de la vie interne de la personne. Par le jeu, on se construit, on se développe au niveau de notre cerveau, dans notre corps, au niveau de nos émotions, dans notre rapport à l’espace, dans notre imaginaire, dans nos relations, etc. Piaget a bien décrit comment le jeu a des fonctions structurantes, développementales à chaque étape de l’évolution. Le premier stade étant la période sensori-motrice (0-3 ans), là ou l’enfant joue seulement quand l’objet est présent, comme jouer avec son corps ou des jeux d’exercice. Ensuite, la période de la pensée symbolique (3-8 ans) où l’objet est devenu permanent et par le fait même, l’enfant n’a plus besoin de lui pour jouer. Il peut être imaginé et l’enfant peut alors faire semblant. Et enfin la période sociale (8-9 ans), là où l’on retrouve des jeux avec des ‘’règles’’. Celles-là même qui se transmettent de génération en génération.

Également, Nous avons remarqué qu’il n’est pas évident d’avoir accès à l’enfant dans son authenticité, d’avoir le vrai visage de l’enfant en discutant avec lui en rencontre. Ses mécanismes de défense étant présents, il peut parfois se méfier et de dire ‘’Qu’est-ce que l’adulte en face de moi veut entendre ?’’ Nous pourrions croire à une rencontre réussie où l’enfant s’est ouvert à nous, mais dans les faits, il nous a dit des choses pour se conformer, pour cacher ses inquiétudes plus profondes. Quand on parle de jeu de rôle, on parle de plaisir, de dédramatisation. Le plaisir est selon nous l’aspect le plus important dans les rencontres avec l’enfant. S’il est présent, l’enfant se laissera aller, laissera tomber plus facilement ses mécanismes de défense et nous pourrons alors le voir tel qu’il est, sans masque. C’est Jacob Lévy Moreno, psychiatre américain d’origine Roumaine, qui a écrit les bases de la théorie des rôles et du psychodrame. C’est lui qui a amené l’idée du masque que l’on porte pour camoufler la vraie personne derrière. 

Notre objectif comme intervenant, psychothérapeute est d’aller trouver la vraie personne qui se protège en arrière du masque en lui proposant d’autres rôles qu’elle n’a pas encore découverts. On souhaite que la personne prenne conscience de ses capacités réelles, de ses différentes possibilités. C’est en jouant les différents personnages, dans différentes situations, qu’elle nous parlera d’elle. Par ses gestes, ses intonations de voix, ses regards, ses émotions entre autre, dans le jeu que nous découvrirons la façon qu’il perçoit la vie, ses relations avec les autres, etc. Peu importe le personnage que je joue, est-ce qu’il finit toujours par être une victime ou bien est-ce qu’il agresse l’autre à chaque fois ?

Par le jeu de rôle, nous arrivons à régler des situations difficiles dans la réalité. Ce qui se joue au niveau symbolique dans une rencontre n’aura probablement pas besoin de s’actualiser dans la vie. Par exemple, si un enfant est très en colère vis-à-vis le directeur de son école et que nous jouons une scène symbolique où il se bat contre un lion, le roi de la forêt, la colère ressentie et vécue dans le jeu aura moins besoin de s’exprimer à l’école, etc. Le fait de ressentir dans le jeu du lion les émotions dans son corps et de l’exprimer physiquement comme si c’était vrai a un effet apaisant. Les enfants étant dans le jeu, dans le plaisir, n’ont pas l’impression qu’ils sont en train de travailler sur eux-mêmes. De surcroit, ils aiment la plupart du temps venir aux rencontres, ce qui est plus rare avec d’autres approches.

Si nous souhaitons aller plus loin, plus en profondeur avec l’enfant, nous pourrons faire une psychothérapie par le psychodrame qui utilise le jeu de rôle comme technique.

Les intervenants qui suivent nos formations nous disent qu’ils sont fatigués, que leur charge de travail est volumineuse dans les écoles, les services sociaux. Mais nous constatons que ceux-ci travaillent beaucoup en individuel, dans le un-à-un avec les enfants. Il est vrai que dans certaines situations tel que l’abus sexuel par exemple, une rencontre seule avec l’enfant s’impose. Mais si on parle d’enfant anxieux, de comportement d’opposition, d’agressivité, de difficulté au niveau social, nous pourrons les placer en groupe et faire du jeu de rôle. Bien sûr qu’il faut réfléchir à la composition de nos groupes, mais il est évident dans notre expérience à l’IFACEF que nous gagnons en temps et en efficacité. Il devient alors très intéressant de travailler en groupe plutôt qu’en individuel réduisant ainsi soit notre liste d’attente, soit notre pile de dossiers à rédiger.

En conclusion, l’utilisation du jeu de rôle dans les rencontres d’intervention et de thérapie est pour nous à l’IFACEF un incontournable. Notre expérience nous apprend qu’il démontre une grande efficacité avec les enfants, les adolescents et les adultes.

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